En ces temps du
début de l’ère chrétienne, la vie se déroulait
à un autre rythme. Le ciel était pur, exempt de
pollution. Les rapports de l’Humanité à la Nature
se concevaient de façon plus primaire et directe. Dans
la petite île de Donella, perdue dans l’immensité
bleue et pure de la Méditerranée, le soleil venait
de se lever, et la tiédeur de l’air de cette matinée
permettait de penser que la journée allait encore être
chaude. Serena se réveilla doucement, s’étira,
et vint se lover contre le corps de Donatien. Elle sourit en
elle-même en reconnaissant l’odeur de son compagnon, le
grain de sa peau, les courbes de son corps. Sa main caressa
le dos, les épaules, les fesses de l’homme encore endormi
qui remua un peu. Serena le regardait s’éveiller, en
se soulevant sur un coude pour mieux voir son visage, tout en
continuant à caresser le corps vigoureux de l’homme.
Sa main s’égarait maintenant sur le ventre, sur les cuisses,
puis vint saisir le membre viril flasque qui, sous la caresse,
se redressa petit à petit comme un dormeur sortant de
sa torpeur. Cela faisait trois nuits que Donatien couchait auprès
de Serena. Auparavant, c’était Hadrien qui bénéficiait
de ce privilège.
Dans cette petite île romaine, loin de tout, et depuis
des temps ancestraux, la coutume voulait que les femmes choisissent,
parmi les hommes qui leur appartenaient, celui qui serait
l’élu du moment. Serena avait trois esclaves à
son entière disposition.
Donatien était certainement le plus beau de tous :
grand, athlétique, musclé, elle aimait ce corps
à la plastique pure, ces cheveux bruns bouclés,
ces yeux clairs couleur de la mer.
Hadrien avait d’autres atouts : plus petit et râblé,
il était vif et endurant.
Le troisième de ses sujets, Maxime, était un
noir capturé en Nubie, dans le sud de l’Egypte. C’était
le seul noir de l’île et Serena savait qu’elle suscitait
bien des jalousies auprès des autres femmes de la communauté.
Serena entendait du bruit dans l’office. Hadrien et Maxime
avaient commencé à préparer le repas
du matin, mais elle se sentait bien, allongée et détendue,
et n’était pas pressée de se lever. La porte
s’ouvrit brutalement et Helena entra.
- Maman, tu es réveillée ?
- Entre ma chérie.
Helena avait treize ans, l’âge de la majorité
pour les filles de l’île. Mais malgré cela, elle
adorait rejoindre sa mère le matin, dans son lit, pour
profiter de ces quelques instants privilégiés
qui précèdent la mise en route de l’activité
quotidienne. Grande, ses longs cheveux bruns raides et soyeux
encadrant un visage à l’ovale parfait la faisait ressembler,
de façon frappante, à sa mère. Ses yeux
d’un vert profond n’étaient plus ceux de la petite
fille, mais gardaient de l’enfance une certaine insouciance
rieuse.
En l’entendant, Donatien se leva précipitamment et
sortit de la chambre, sans qu’il soit besoin de lui dire quoi
que ce soit, pour laisser la place à la jeune fille,
laquelle ne lui adressa pas le moindre regard, parfaitement
ignorante de la présence de l’homme. Il n’était
évidemment pas question qu’il reste un instant de plus
à partager ce moment d’intimité et, son rôle
nocturne étant terminé, il alla rejoindre ses
compagnons à l’office.
Helena contre sa poitrine, Serena continua à savourer
ces moments de calme et de bonheur dans la douce torpeur matinale.
Elle aimait sentir contre son corps la douce chaleur du corps
de sa fille. Elle croyait reconnaître, dans l’odeur
d’Helena, les parfums oubliés de sa propre enfance.
Toutefois, Serena percevait que sa fille était préoccupée,
et qu’elle brûlait de lui demander quelque chose. Aussi
ne fut-elle pas surprise, et peut-être même fut-elle
soulagée, de l’entendre poser sa première question.
- Dis-moi, Maman, est-ce que nous valons mieux que les garçons
?
Serena pensa qu’il lui fallait saisir cette perche tendue
par sa fille pour, enfin, lui livrer des explications que
son âge justifiait désormais complètement.
- Oh, ma chérie, tout ceci est une longue histoire...
- Explique-moi, s’il te plaît.
- Eh bien il y a des années, au moins cinquante ans,
je n’étais pas née bien sûr, ni ta grand-
mère d’ailleurs, Rome vivait sous la domination d’un
empereur, Néron, un homme féroce, sanguinaire
et tyrannique. A cette époque, de nombreuses femmes,
refusant la violence du pouvoir absolu de ce dictateur ainsi
que les guerres qu’il provoquait avec leur cortège
de souffrances et de peurs, ont décidé de partir
et de venir fonder une colonie loin du monde, dans cette île.
Ton arrière-grand-mère faisait partie de cette
centaine de femmes qui a fait le voyage. Cette île,
jusque là inhabitée a été baptisée
Donella. Mais l’empereur Néron, ne voulant pas laisser
ce nouveau pays se développer, a envoyé ses
troupes dans le but de ramener les rebelles à la raison.
C’est là qu’un miracle se produisit. Alors que les
navires romains approchaient de nos côtes, une tempête
terrible se leva, et les galères furent détruites
par le vent et les vagues. Nos aïeules remercièrent
la Déesse Junon, et y virent le signe divin de notre
avenir. C’est pourquoi notre pays est placé sous la
protection de Junon, mère de tous les Dieux.
- Et les soldats sont tous morts noyés ? –
- Non, justement. Il se trouve qu’une trentaine d’entre eux
furent recueillis sur la plage, à demi morts d’épuisement
et de faim. Ils furent capturés, et réduits
en esclavage. Ils ont permis d’effectuer tous les travaux
et les constructions nécessaires au développement
de Donella. Ils ont également servi à faire
des enfants. Un gouvernement a été nommé,
une Grande Prêtresse désignée à
sa tête, et une constitution a été promulguée.
Celle-ci, faite pour les femmes et par des femmes, donnait
un statut différent aux deux sexes. Afin d’éviter
toute nouvelle guerre, toute violence, elle subordonne l’homme
à la femme. Mais, comme tu le vois, les mâles
sont bien traités ici. Ils s’occupent du ménage,
de la maison, nous rendent service. Mais ils appartiennent
aux femmes qui ont le droit d’en posséder deux ou trois.
Jamais un seul, ce qui risquerait de créer une dépendance.
–
- C’est pour ça qu’à l’école, il n’y
a que des filles ?
- Oui, ma chérie. Mais les garçons ont aussi
des cours, mais spécifiques. Un peu plus rudes, c’est
certain; mais il faut très vite contrer leur agressivité
naturelle et affaiblir leur petit orgueil de mâle !
– Et Antonella, c’est quoi ?
- Ah, Antonella !… Eh bien, malheureusement, du temps de
ma mère, un groupe de femmes extrémistes ont
fait scission. Elles reprochaient aux habitantes de Donella
d’être trop douces à l’égard de leurs
esclaves, par exemple en refusant la castration systématique
du mâle après la fonction de reproduction, et
elles sont allées fonder une autre colonie à
une journée de bateau d’ici, emmenant avec elles leurs
esclaves, les pauvres, dont je n’envie pas le sort !
- Je pourrais y aller à Antonella?
- Non ma chérie, ce n’est pas un exemple. Nous avons
réussi ici une société idéale,
sans conflits, sans brutalité. C’est la féminité
et la douceur qui ont gagné.
Helena ne semblait pas absolument convaincue. Serena se dit
que ce serait terrible pour elle si elle n’arrivait pas à
faire passer ce message sur la nécessité de
douceur, symbole de Donella et garantie de l’harmonie de cette
société. Helena n’insista pas et changea de
sujet.
- Mais tes esclaves, ils sont les fils de femmes d’ici ?
- Oui, la plupart. Certains, comme Maxime, sont des prisonniers
ramenés par nos exploratrices au cours d’expéditions
lointaines. Il faut bien que nous sachions quelle est l’évolution
du monde du dehors. Alors nous envoyons des corps expéditionnaires
qui ramènent des épices, des tissus, enfin,
toutes sortes de choses dont nous avons besoin, mais aussi
des esclaves. Cela nous permet de renouveler aussi le capital
génétique ! Les autres sont des fils d’ici.
Comme tu le sais déjà, quand une femme donne
naissance à un garçon, elle le confie au ministère
de l’Education qui le forme dans le but de devenir un bon
serviteur. Ils sont anonymes, mais tout est mis en oeuvre
pour être certaines qu’on ne puisse pas se retrouver
avec son propre fils comme esclave !
Serena caressait tendrement les cheveux de sa fille, apaisée,
tranquille, goûtant le bonheur de ces instants privilégiés.
- Bon, j’ai assez parlé pour aujourd’hui. Viens, levons-nous.
Il faut faire notre toilette.
Helena et sa mère, nues toutes les deux, passèrent
dans la salle de bains. Serena regardait sa fille dont le
corps se transformait déjà. De petits tétons
apparaissaient et quelques poils pubiens venaient confirmer
le déroulement de la puberté. Elle aura bientôt
sa propre vie, ses propres esclaves pensa-t-elle. Serena n’avait
que trente ans. Mais elle avait toujours son corps superbe,
sculptural, et ses petits seins gardaient un aspect juvénile
que lui enviaient ses amies et qui faisait le bonheur de ses
amants. Malgré cela, elle ferait bientôt partie
des Anciennes, car dès quarante ans, c’était
la règle à Donella. Elle pourrait alors se consacrer
à d’autres tâches, dans le gouvernement. Mais
pour le moment, elle désirait avoir un autre enfant.
Une fille bien sûr !.
Toutes deux plongèrent dans l’eau tiède du
bain. C’est Maxime qui, chauffant sur le feu de grandes bassines
d’eau, s’assurait de la bonne température. L’homme
entra à ce moment-là, portant une cuvette fumante
d’eau chaude, et entreprit de préparer les onguents
et les parfums des deux femmes. Helena se détendait,
fermant les yeux. Serena sourit en voyant le plaisir évident
que prenait sa fille. Elle observait les mouvements de Maxime.
Son grand corps d’ébène, les muscles saillants
sous l’effort. L’homme ne portait qu’un cache-sexe en cuir
et s’affairait en évitant soigneusement de regarder
les femmes alanguies. Le désir augmentait dans le ventre
de Serena. Il devenait de plus en plus évident qu’elle
allait renvoyer Donatien dans le dortoir des hommes ce soir,
afin de goûter de nouveau à cet esclave brun.
Maxime s’approcha, sur l’ordre de Serena, afin de verser un
peu d’eau chaude dans le bain. Il s’exécuta tandis
que, avec un air délibérément mutin,
elle cherchait à accrocher le regard de l’homme pour
le troubler. Maxime, très déférent et
discret, mais terriblement gêné par le jeu de
sa maîtresse, semblait ne rien voir.
- Passe l’éponge sur ma jambe, minauda-t-elle en sortant
son joli pied de l’eau.
Maxime s’empressa de répondre au désir de Serena
et frotta doucement le mollet et le pied féminin. Serena
croisa le regard d’Helena qui avait compris, amusée,
le manège de sa mère. Maxime transpirait, et
son membre, grossissant dans le slip, bombait le cuir d’une
manière obscène. Serena rit et Helena, complice,
fit mine d’être choquée et renvoya fermement
l’homme à l’office.
- Je vois que tu sais déjà bien t’en tirer
avec les esclaves, dit Serena en souriant. Je me disais que
tu serais bientôt prête à en posséder
un.
- Oh je serais ravie. Ce serait un beau cadeau pour mes quatorze
ans. –
- Nous verrons, ma chérie, nous verrons. Nous en reparlerons.
Serena était contente d’avoir pu parler à sa
fille de l’histoire de cette île dont elle était
si fière. Elle n’avait pas trop voulu évoquer
Antonella, l’île voisine, car elle avait appris, grâce
à des femmes venues s’installer en demandant l’asile
politique à Donella, que la situation n’était
pas simple. Antonella connaissait un échec. Les hommes
s’étaient révoltés à plusieurs
reprises contre la mesure de castration systématique
après copulation, et les représailles avaient
été cruelles. Des femmes armées, organisées
en groupes paramilitaires, avaient maté les révoltes
des mâles dans le sang. Les châtiments avaient
été terribles. On racontait que, pour terrifier
les esclaves, on accrochait, dans les arbres, comme des cerises,
les bijoux de famille des vaincus. Parfois, au détour
d’un chemin, on trouvait des têtes d’homme coupées,
leurs attributs enfoncés dans la bouche. Pour Serena,
toutes ces scènes d’horreur, perpétrées
par de véritables mégères, signifiaient
que les harpies d’Antonella faisaient fausse-route. Ici, on
avait tout de suite compris qu’il fallait en finir avec les
valeurs dites mâles de la société, en
bannissant la violence et en éduquant les hommes dans
le respect et l’admiration de la Femme et de ses principes.
Tout homme savait déjà, confusément,
qu’il avait beaucoup à apprendre de la Femme, et qu’elle
lui était de loin supérieure. Bien expliqué,
cette vérité s’imposait, et permettait aux représentants
de la gent masculine d’accepter leur soumission et de la considérer
comme naturelle, dans l’ordre des choses. C’est ainsi que,
depuis plus de trois générations, les rôles
étaient bien répartis. Les hommes, dominés,
avec leur accord implicite, soumis aux femmes, occupaient
des rôles subalternes, pénibles ou dévalorisants,
qui ne pouvaient bien évidemment pas échoir
à une femme. Serviteurs, ouvriers, cantonniers jardiniers,
etc.
Les femmes, quant à elles, tenaient les postes clés
de l’administration, de la santé et tous les rôles
de décision, en particulier sur le plan politique.
Mais cette domination ne s’accompagnait pas de sévices
violents. La castration, par exemple, était une punition
ultime et rare. L’harmonie, la paix, l’équilibre et
le plaisir régnaient à Donella, à la
différence d’Antonella.
A cette époque, les jeunes filles atteignant quinze
ans prenaient deux esclaves après une phase de préparation
d’une année où, sous la conduite d’une tutrice,
elles apprenaient à les manier, à les commander
et, d’une façon générale, à s’en
servir. Les premières relations sexuelles avaient lieu
dans cette quatorzième année, et elles se montraient
toujours beaucoup plus dégourdies que le jeune puceau
de dix huit ans qui connaissait, lui-aussi à ce moment-là,
sa première expérience. Le pauvre garçon
était affolé, pris de panique, suffoqué
par la hardiesse inconnue de la jeune fille qui se servait
de lui avec une adresse et une facilité qui lui donnait
à penser qu’elle avait fait ça toute sa vie
! Il en ressortait souvent épuisé, parfois traumatisé,
quelquefois humilié, toujours soumis. Et cela, systématiquement
dans la douceur (qui n’excluait pas la fermeté parfois)
et la tendresse féminine. Les filles connaissaient
bien le corps de l’homme et apprenaient très tôt
à utiliser, à leur avantage, les attributs mâles.
Leurs mères le leur expliquaient dès leur douzième
anniversaire, et leurs connaissances de l’anatomie masculine
étaient parfaites. Il faut dire que la nudité
était, en ces temps reculés, une normalité.
Les femmes se vêtaient, pendant la journée,
d’une simple toge plus ou moins longue, agrémentée
de couleurs vives. Les drapés différents, l’arrangement
des couleurs, le port de nombreux bijoux dépendaient
du désir de chacune. Dans la maison, elles allaient
souvent nuer, sans se soucier de l’effet que pouvait produire
leurs corps exposés sur les mâles de la maison.
Ces derniers étaient vêtus d’un uniforme obligatoire
constitué d’une toge courte et blanche, ne descendant
pas plus bas que le haut des cuisses, et d’un cache-sexe de
cuir lacé. A l’intérieur de la maison, ils ne
portaient que ce dernier élément vestimentaire,
sauf désir particulier de la maîtresse des lieux.
Après la toilette, Serena quitta sa fille pour se
rendre à son travail. Elle se sentait toujours aussi
détendue, et particulièrement libre aujourd’hui.
Tous ses sens étaient en éveil. Les parfums
légers du matin apportés par les fleurs du jardin,
les odeurs de la terre séchant au soleil ses dernières
gouttes de rosée, la caresse du soleil sur ses épaules
nues, la tiédeur de l’air, la luminosité exceptionnelle
de ce ciel de Méditerranée, tout l’enivrait
et la rendait d’humeur joyeuse. Elle quitta sa maison, et
se rendit à l’autre bout de la Cité où
elle devait remplir sa mission. Elle était responsable
du Service de l’Education et devait, ce matin, inspecter un
centre d’éducation pour adolescents afin d’évaluer
le travail effectué par des équipes de formatrices.
Les rues étaient pleines de gens. Femmes déambulant
et flânant, discutant entre elles. Quelques-unes unes
étaient accompagnées d’un ou deux hommes, marchant
à trois pas derrière elles et chargés
de sacs. En passant sur le forum, la grand place de la ville,
elle aperçut un pilori où étaient exposés
deux hommes, têtes et poignets pris dans la mâchoire
de bois, debout, totalement nus. Un écriteau, suspendu
au cou de l’un d’eux, indiquait qu’ils avaient été
surpris ensemble en flagrant délit de sodomie. En dépassant
le lieu de supplice, où quelques femmes lançaient
quelques quolibets aux fautifs, elle remarqua leurs fesses
charnues et rebondies. Serena aimait regarder les fesses des
hommes dont elle appréciait, privilège de l’habitude
et de l’expérience, la fermeté d’un seul regard.
Mais ces fesses-ci étaient zébrées de
rouge, marquées de la punition qu’avaient reçu
les coupables. Tout en reconnaissant la nécessité
de ces sévices, Serena regretta qu’on soit obligé,
à Donella, d’en passer par cette forme de violence.
Elle se dit, pour être tout à fait honnête
avec elle-même, que ces marques, sur l’épiderme
des deux mâles, relevaient le spectacle de ces deux
culs exposés d’une pointe d’érotisme bien agréable.
Elle se surprit même à imaginer ces deux hommes
embrochés l’un dans l’autre, s’agitant de façon
grotesque pour se donner furtivement et honteusement du plaisir,
et elle en fut toute émoustillée.
Elle chassa rapidement cette vision de son esprit, car elle
arrivait maintenant à la Fontaine de Vénus qui
était un lieu habituel de rassemblement. L’eau claire
et fraîche venait directement d’un torrent de montagne.
C’est ici que certaines femmes amenaient leurs hommes pour
les baigner. Dans le bassin de la fontaine, emplie d’eau claire
et froide, s’ébrouaient une dizaine d’hommes, plutôt
frigorifiés, et arrosés par des femmes rieuses
et enjouées. Ils sautaient dans tous les sens, sans
doute pour se réchauffer, se heurtaient les uns aux
autres, tombaient, se relevaient, buvaient la tasse, et tout
ceci dans un joyeux charivari de cris masculins et de rires
féminins. Serena sourit devant ce spectacle d’hommes
nus, et ne put s’empêcher de ressentir un émoi
certain à la vue de tous ces corps mouillés
en action, de ces culs luisants et ruisselants, de ces sexes
de toutes tailles voltigeant au gré des mouvements
de leurs propriétaires dans un grand désordre.
Son sourire s’accentua lorsqu’elle aperçut deux femmes
d’un certain âge, manifestement amies, goûtant
ce spectacle en riant à gorges déployées,
leurs mains droites coincées entre leurs cuisses pour
prendre le plus grand plaisir possible devant cette scène.
Serena se dit que les inhibitions, dont étaient responsables
les hommes dans la plupart des sociétés, avaient
heureusement complètement disparues à Donella,
et il ne serait venu à l’idée de personne de
s’offusquer que ces deux femmes, même âgées,
prennent leur plaisir ainsi.
Serena entra dans le Centre d’Education. Le bâtiment
était clair, aéré, agréable. La
directrice, avertie de l’arrivée de Serena, se précipita
à sa rencontre.
- Bonjour Serena. Comment vas-tu ?
- Très bien Alcya. Et tes pensionnaires, quoi de neuf
? –
- A toi de juger. Tu viens d’ailleurs pour ça, et
je suis sûre que nous te réservons des surprises
depuis ta dernière visite, il y a un an. Viens avec
moi, nous allons voir les différentes promotions.
Le Centre d’Education pour adolescent recevait des jeunes
gens de seize à dix-huit ans. Ils avaient déjà
bénéficié, dans des cours spéciaux,
d’une éducation et d’une culture générale
minimales. Quelques notions de lecture et d’écriture,
mais surtout les principes d’obéissance, de respect
et de soumission dus aux femmes. Ces deux années leur
permettaient de perfectionner leur résistance, de renforcer
leur soumission grâce à des épreuves de
plus en plus relevées, et d’apprendre certaines techniques
telles que la couture, la cuisine ou l’entretien d’une maison.
Leurs loisirs étaient organisés. Ils pratiquaient
la musculation, la danse, le canevas. : Serena voulut commencer
par. la promotion d’initiation. C’était la classe des
dix-huit ans, ceux qui connaissaient leurs premiers contacts
avec les femmes en dehors du milieu protégé
du Centre.
Alcya l’y conduisit. Les deux femmes entrèrent dans
une grande salle commune. Une trentaine de jeunes garçons,
absolument nus, sous la conduite de formatrices, s’affairaient
au sein de petits groupes aux apprentissages d’esthétique.
Il convenait qu’ils sachent limer les ongles d’une femme et
les vernir ou bien brosser une chevelure sans tirer les cheveux
outre mesure, ainsi que tous les autres services inhérents
au domestique bien formé. Serena observait un jeune
éphèbe blond tentant de vernir les orteils de
sa formatrice sous le regard de ses camarades. Il s’appliquait,
manifestement désireux de bien faire. Malheureusement,
peut- être troublé par la présence de
Serena et de la directrice, il trembla légèrement,
et le vernis sortit des limites de l’ongle. En un éclair
la formatrice le renversa en arrière, les quatre fers
en l’air. Le garçon de dépêcha de ramasser
son matériel.
- C’est la deuxième fois que tu fais cette bêtise!
Crois-tu que ta maîtresse acceptera quel- qu’un de si
maladroit? Allez, file au cachot. Trois jours de pénitence.
Alors que, piteusement, il allait partir, la formatrice lui
asséna une formidable claque sur les fesses qui lui
fit perdre une fois de plus le petit matériel qu’il
venait de ramasser.
- Je vois qu’on ne faiblit pas en ce qui concerne la discipline,
dit Serena admirative.
- Non, il n’en est absolument pas question, répondit
fièrement Alcya. Nous savons combien il est important
de bien effectuer notre mission si nous voulons que Donella
continue dans la paix et la prospérité. Je suis
intraitable, tout comme mes formatrices sur le chapitre de
la discipline.
Les deux femmes longeaient à présent un couloir
qui les menèrent à l’infirmerie. Un jeune garçon
était allongé sur le lit réservé
aux malades. Il avait les yeux rouges, et paraissait terrifié.
- Bonjour Madame la directrice, bonjour Serena.
- Bonjour Priscilla. Que fait ici ce jeune homme ?
L’infirmière sourit de toutes ses dents. Elle alla
auprès du malade et souleva le drap qui le recouvrait.
- Notre ami a connu hier soir sa première expérience
sexuelle avec une novice. La demoiselle y est allée
un peu fort ! Elle s’est d’ailleurs fait réprimander
par sa mère. Pensez, elle l’a fait éjaculer
dix fois dans la nuit ! Et les trois dernières fois,
par une traite !
Le pauvre garçon avait, sur ses parties génitales,
une poche de glace que l’infirmière ôta.
- Regardez. Elle a failli nous le rendre impropre à
la consommation, plaisanta-t-elle, il en aura pour trois mois
au moins à s’en remettre.
La verge du jeune homme était de couleur rose uniforme
mais surtout ses couilles semblaient avoir été
passée à la râpe. Les femmes, surprises
par le tableau, ne purent réprimer un petit rire. Mais
Serena se reprit rapidement.
- Non, ce n’est pas bien. C’est vrai que pour une première
fois, ce n’est pas très grave, mais il ne faudrait
pas que cela devienne une habitude. Il faudrait apprendre
à nos jeunes filles à modérer un peu
leurs ardeurs. Et de plus, ce n’est sans doute pas la meilleure
façon de mâter un homme. Je crois qu’il faut
insister sur ce point auprès de cette jeune fille.
- Ne t’inquiète pas Serena, ce sera fait, reprit la
Directrice. Mais il va vite s’en remettre !
Effectivement, l’infirmière venait de s’asseoir sur
le lit et, ayant largement dégrafé sa blouse,
mit à nu une superbe poitrine plantureuse, deux seins
magnifiques aux larges aréoles roses. Saisissant en
un geste maternel la tête du garçon, elle enfouit
son visage entre ses deux superbes mamelles afin qu’il respire
son odeur de Femme, et le tint ainsi serré dans sa
chaleur. Serena remarqua que le traitement était efficace.
Le jeune homme se détendit, le corps s’apaisa. Elle
vit même se redresser légèrement l’organe
viril.
- Elle va le cajoler ainsi pendant un bon moment, alternant
les phases de câlinerie et des phases d’étouffement,
dit Alcya. Cela permet de montrer à l’homme à
la fois son besoin de tendresse féminine, de prouver
sa dépendance, en même temps qu’il mesure son
état d’infériorité. C’est elle qui lui
donne la vie, c’est elle aussi qui la maintient et peut l’ôter.
- Le message est clair ! répondit Serena.
Juste à cet instant, elle vit le corps du mâle
se raidir, les jambes s’agiter en tous sens. Prisonnier entre
les volumineux seins de sa bienfaitrice, il perdait l’air.
Pourtant la verge se tendait et grossissait de plus en plus.
Des râles sortaient d’entre les globes lourds de l’infirmière
dont le visage reflétait le plaisir.
- Vraiment très très clair ! reprit Serena
en riant. Allons inspecter un peu ce cachot où l’on
a envoyé ce pauvre garçon tout à l’heure.
Avant de quitter la pièce, Serena jeta un dernier
regard sur le touchant tableau formé par cette infirmière
maternante tenant entre ses seins ce pauvre garçon
désormais apaisé à qui elle caressait
tendrement les cheveux et les épaules.
- Cachot est devenu une appellation un peu rude. Disons que
c’est une sorte de salle de rééducation. Je
suis d’accord avec ta politique de non-violence absolue, Serena,
mais nous devons, de temps à autre, mater et punir.
Sinon, ce serait vite l’anarchie.
- Je crois à la non-violence, reprit Serena. Mais
je suis bien consciente des enjeux. Il en va de l’équilibre
de notre communauté. Tout l’art est de châtier
sans violences inutiles. Il faut amener l’homme à accepter
totalement sa punition. Il ne doit pas seulement recevoir
le châtiment. Il doit en être partie prenante.
L’idéal serait qu’en cas de faute, il s’inflige lui-même
la punition. Mais je crois qu’il ne faut pas trop rêver.
- Tu ne crois pas si bien dire. Je crois que nous approchons
de cet idéal. D’ailleurs, tu vas pouvoir en juger par
toi-même...
Tout en discutant, les deux femmes descendaient un grand
escalier de pierre qui les conduisit au sous-sol. Là,
le spectacle qui s’offrit aux yeux de Serena la laissa muette.
- Tu vois que les choses ont bien changé depuis ta
dernière visite, dit fièrement Alcya. Nous avons
remis en place un nouveau projet et des installations plus
agréables.
Serena se souvenait que, lors de sa dernière inspection
annuelle, le cachot était constitué de plusieurs
cellules plus ou moins insalubres où les jeunes gens
punis purgeaient leurs peines. Deux ou trois geôlières,
grosses matrones habillées de cuir, les sortaient de
temps à autre pour leur chauffer les fesses à
coups de fouet. Serena s’était élevée
contre cette discipline trop dure et non pédagogique,
mais le résultat qu’elle contemplait en ce moment allait
bien au-delà de toutes ses espérances.
La salle était complètement aménagée.
Des tentures rouges pendaient du plafond. Des statues de marbre,
des tapis, des plantes décoraient cette immense pièce,
lui conférant un caractère d’intimité
que rehaussait encore l’éclairage diffus qui tombait
de petites lucarnes mais qui provenait aussi de nombreuses
torches fixées au mur. Sur des banquettes recouvertes
de tissu précieux et disposées ça et
là dans la pièce, étaient allongées
quelques femmes qu’entourait un essaim de jeunes hommes qui
paraissaient très occupés, emplissant leurs
verres, les éventant à l’aide de grandes palmes,
portant des plateaux chargés de fruits divers. A gauche,
une femme, lascivement allongée, tenait par le cou
deux esclaves, allongés à ses côtés,
et les embrassait alternativement l’un après l’autre.
Ceux-ci étaient nus (et en érection remarqua
aussitôt Serena), alors que tous les autres serviteurs
portaient l’habituel cache-sexe de cuir noir réglementaire.
La lumière donnait aux corps de tous ces hommes affairés,
une superbe couleur dorée.
Au centre, se tenait le jeune éphèbe qui s’était
vu sanctionné devant Serena. Il avait les mains liée
à une corde qui descendait du plafond et qui l’obligeait
à se maintenir dans une position inconfortable, debout
sur la pointe des pieds. Il était l’objet de l’attention
de toutes les femmes allongées, et de ceux des garçons
qui n’était pas trop occupés par leurs tâches
respectives.
Alcya se pencha vers Serena.
- Alors, que penses-tu de nos transformations ?
Serena était suffoquée que son rapport de la
précédente inspection ait été
suivi d’un tel changement.
- C’est extraordinaire! dit-elle, admirative. Mais comment
cela se passe-t-il ? Quelle sont les règles ?
- Eh bien, comme tu le vois, cette endroit sert de pièce
de repos à nos formatrices. Les mâles, que tu
vois ici, ont été punis. Ils sont là
depuis deux à dix jours, selon la sentence. Ils doivent
donc servir du mieux possible les femmes présentes.
Quand ils s’en tirent bien, ils peuvent voir leurs peines
adoucies. C’est le cas des deux garçons que tu aperçois
en train de se faire cajoler sur la banquette là-bas.
Ainsi, ils s’en donnent au maximum, et ne rechignent pas au
travail.
- Et le bel étalon au centre
- Il vient d’arriver, comme tu le sais puisque tu as vu quelle
bêtise l’a conduit ici. Il est en train de subir une
immobilisation. Ensuite regarde plutôt.
A ce moment précis, une matrone entra. Elle était
terrifiante, habillée d’une robe de cuir à lacets
qui moulait ses formes abondantes. Sa poitrine comprimée
semblait prête à faire éclater le laçage
complexe qui fermait son corsage. Elle s’approcha du blondinet,
lui passa un cordon à la base des testicules, le serra
fermement puis entoura le pénis, et mit les deux extrémités
dans la bouche de la victime. Elle s’assura de la cohésion
de l’ensemble en tirant le lacet, ce qui eut pour effet de
secouer la verge du garçon grimaçant dans tous
les sens. Cela lui parût être du plus bel effet,
et sembla la satisfaire à en juger par son sourire.
Puis, sur ordre d’une des formatrices, un esclave s’approcha
avec une petite tapette et commença à claquer
les bourses du malheureux en comptant tout haut jusqu’à
vingt. Une fois sa besogne achevée, il revint vers
sa formatrice qui le flatta sur la croupe, et lui permit de
s’agenouiller à ses pieds.
- Tu peux constater, dit Alcya, que le mâle subit une
punition donnée par un autre mâle. Or, la victime
sait que sa récompense sera d’administrer bientôt
une même punition à un de ses condisciples. Par
cette méthode, les hommes plaisent à la maîtresse
dont ils exécutent les 1ordres ce qui a pour effet
de regonfler un peu leur orgueil sur des bases saines. Ils
sont, en agissant ainsi, en quelque sorte les exécutants
de la volonté féminine; et cela leur donne une
image positive d’eux-mêmes. En même temps, ils
se défoulent en se vengeant sur leurs congénères.
Mais, si par malheur, l’un d’eux semblait ne pas mettre suffisamment
de cœur à l’ouvrage, c’est celui qu’il était
sensé punir qui lui donnera le double de la peine.
Tu comprends pourquoi ils ne se relâchent pas. Ces punitions
forgent plus le caractère que celles que nous appliquions
avant, sans y faire participer la gent masculine. Ainsi, ils
se sentent totalement concernés par les décisions
que nous prenons à leurs propos.
Alcya et Serena s’avançaient en discutant. Serena
s’approcha de l’homme blond qui venait de subir la sentence.
Elle caressait à présent le torse viril et sa
main descendait sur le ventre. Elle effleurait la peau de
l’homme, qui frissonnait et se tortillait, sans doute de plaisir
à en juger par les légers spasmes qui gonflaient
sa verge et ses bourses endolories.
- C’est exactement ce que je réclamais dans mon rapport,
dit Serena en continuant à caresser doucement le jeune
homme qui geignait faiblement à présent, une
punition doit être avant tout pédagogique. Frapper
les esprits avant de frapper les fesses, telle est ma devise.
Elle doit servir d’exemple, et générer l’émulation
parmi les troupes. J’approuve ta stratégie, Alcya.
Je crois que nous nous approchons de plus en plus de la perfection
dans nos méthodes d’éducation des mâles
de la Cité.
Serena continuait à caresser le jeune homme blond.
Dans une dernière secousse de tout son corps, celui-ci
éjacula, à la surprise des deux femmes. Les
jets saccadés de sperme décrivaient une courbe
gracieuse dans l’espace avant de retomber sur le sol. Cette
jouissance semblait ne jamais devoir s’arrêter. Serena
et la Directrice, revenues de leur premier mouvement de surprise,
éclatèrent de rire, suivies par l’ensemble des
formatrices. La verge du pénitent retombait déjà,
comme épuisée par cet effort, laissant s’échapper
les dernières gouttes blanches de sperme. L’homme se
tortillait et râlait. Déjà un esclave
zélé se précipitait avec une serpillière
pour nettoyer cette inconvenance.
- Je fais de la douceur féminine une telle obsession
que je vais parfois trop loin sans même m’en rendre
compte, dit Serena dans un rire.
- Je me demande parfois si tes « douceurs » ne
sont pas pires que nos punitions plaisanta Alcya.
- A en juger par l’attitude de ce beau jeune homme, je crois
que tu dois avoir raison, répondit, sur le même
ton, Serena.
Le beau jeune homme en question se tenait toujours sur la
pointe des pieds, la tête rejetée en arrière,
les yeux dans le vague, se balançant doucement de droite
à gauche dans les limites autorisées par son
ligotage, et semblait récupérer lentement.
Serena prit congé d’Alcya, heureuse de voir l’évolution
du centre, et décida de rentrer chez elle.
Etait-ce la douceur de ce printemps, signe de renouveau.
Toujours est-il qu’elle sentait, au creux de son ventre, monter
de plus en plus nettement un furieux désir sexuel,
désir sans doute attisé par les moments qu’elle
venait de vivre. En chemin, elle repensait à Maxime,
son esclave noir, et évoquait son corps. Elle imaginait
les fesses particulièrement charnues ainsi que d’autres
parties de l’anatomie de l’homme. La vision de la salle de
rééducation et son caractère orgiaque
l’avaient décidément très profondément
troublée.
Elle arriva chez elle, et, en entrant dans la maison, elle
savait ce qu’elle voulait. Elle laissa tomber à terre
sa toge, devant Maxime qui s’empressa de la ramasser.
- Va chercher tes deux amis, et rejoins-moi dans ma chambre.
Helena n’est pas encore rentrée de l’école ?
- Non Maîtresse.
- Très bien. Nous avons donc un peu de temps. Dépêche-toi
de faire ce que je t’ai demandé.
Serena alla dans sa chambre, et s’allongea sur son lit. Oui,
c’était désormais certain, elle désirait
un enfant de ce grand gaillard noir. Celui-ci entra à
ce moment précis, suivi de Donatien et d’Hadrien, les
trois hommes marchant respectueusement l’un derrière
l’autre, regard baissé pour ne pas offenser la maîtresse
dans sa nudité.
Serena ordonna aux trois hommes d’enlever leurs cache-sexe
et, malicieusement, attira Maxime sur sa couche, plaçant
la tête de l’esclave entre ses cuisses. Aussitôt,
elle sentit la langue de l’homme fouiller son intimité,
la caresser et l’emplir de plaisir. Les deux autres domestiques
avaient compris, devant l’attitude de leur maîtresse,
quels seraient leurs rôles Se plaçant debout,
de part et d’autre du lit, le sexe érigé, ils
ventilaient le couple des amants à l’aide de grands
éventails en paille. Serena aimait sentir, lorsqu’elle
faisait l’amour, le regard de ces deux hommes excités
et pleins d’un désir inassouvi. Pendant que Maxime
continuait à embrasser son sexe, Serena regardait les
queues dressées de ses deux esclaves blancs en goûtant
au bonheur de sa suprématie.
Bientôt, elle se redressa, et, enfourchant Maxime,
s’empala sur la verge noire, pour jouir à plusieurs
reprises. Elle savait que son combat pour construire une société
féminine était une réussite. Elle voulait
un enfant, elle l’aurait de ce grand esclave noir.
Elle voulait une métisse, car elle savait qu’après
la victoire de la féminité, il lui fallait gagner
son prochain combat, celui de LA SOCIETE FEMININE METISSEE.
WANDAREUNION.
|